vendredi 21 juin 2019

Ivan Jablonka - Laëtitia (2017)

Un livre puissant et dramatique.
A force de voir des crimes aux infos, des fusillades, des agressions, des histoires de meurtres un peu partout, on en oublierait presque la gravité extrême des actes commis, et les nombreuses vies de détruites derrière tous ces faits divers. On en banaliserait presque le propos. J'ai envie de débuter cette chronique par une mélancolie, une envie de comprendre pourquoi je vis dans un monde ou l'on sacralise les auteurs de meurtres, au détriment des victimes, relayées au statut de second rôle dans l'histoire de leur vie brisée. Ivan Jablonka nous plonge, dès les premières lignes de « Lætitia », dans ce postulat dévastateur qui m'a immédiatement fasciné. Ici on ne mettra pas l'auteur du crime au premier plan, mais bel et bien Lætitia, jeune fille au destin tragique, assassinée en 2011, alors qu'elle n'avait que 18 ans.



La vie de Lætitia, et l'enquête sur sa mort, sont expliqué avec une bienveillance et un respect, que la mise en abîme de ses derniers jours nous parle comme si nous la connaissions. Une histoire tragique dans laquelle on se plonge avec une évidence fascinante. Une progression lente des enjeux tragiques apparaît au fur et à mesure, un découpage narratif qui expose les multiples points de vues progressivement, et surtout une histoire qui porte sur la France d'aujourd'hui, un regard inédit.
Jablonka raconte la vie de Lætitia Perrais et de sa sœur jumelle, qui ont un apprentissage de la vie si difficile, si brutal, si malchanceux, mais tragiquement si banal. Une histoire franche qui, loin de toute mélancolie facile, met l'accent sur ce qui compte chaque jour dans les décisions de la vie quotidienne. Le récit met davantage en accusation les choses qui peuvent paraître insignifiantes mais qui ont un impact sur la vie et surtout sur la mort. L'auteur porte un regard rétrospectif sur cette vie, avec ses défauts et ses moments inoubliables, faisant étrangement écho à la notre.
Dans ses derniers jours, Lætitia cherche à devenir femme, heureuse, réelle dans l'existence tout simplement. On s'identifie facilement à ce récit, on accompagne sans peine les décisions de la jeune fille. Jablonka expose simplement ses défauts. On découvre son côté volage, ses passions de gamine, ses fautes d'orthographes lorsqu'elle échange par sms avec ses amis. Il nous fait même comprendre les décisions fatales qui la mènera tout droit dans les griffes de son assassin.
Le narrateur se plonge lui même dans l'histoire en expliquant progressivement ce qui l'a poussé à vouloir écrire sur un sujet si délicat, dans un domaine exploité principalement par la « presse sensations ». Il joue sur un déferlement narratif profondément détaillé sur ses propres motivations et comment l'écriture de ce livre l'a changé. Malgré quelques répétitions de certains détails, il explique brillamment les années des sœurs Perrais, jusqu'au fatidique soir ou Lætitia perd la vie. Par son enquête il questionne la justice Française, le mépris des politiques qui restent sourds aux demandes de celle-ci pour fonctionner efficacement, mais observe aussi avec froideur le suivi des détenus, toujours plus difficile et géré par du personnel sans cesse réduit. N'empêche que jamais Jablonka n'écrit de réquisitoire, que ce soit contre les erreurs des parents biologiques, sur la famille adoptive des sœurs Perrais, ou même sur l'auteur du crime. Jablonka dresse au contraire des portraits touchant de parents dépassés, de flics dévoués brisés par l'enquête, des juges, des collègues, des étudiants, et pas mal d'anonymes dont la vie ne sera plus jamais la même depuis l'assassinat horrible de Lætitia.
Même lorsqu'il s'agit d'évoquer la récupération de Sarkozy de l’événement pour faire le procès de la justice et déclenchant ainsi une grève des juges en 2011, tout ceci est expliqué simplement avec franchise. Le style est factuel et spirituel, de celui qui veut transmettre un propos à charge, avec simplicité.

A la lecture de l'existence de cette jeune fille, frappée par un destin funeste, une leçon de vie s'impose. Avant que la mort ne nous emporte, faisons en sorte d'avoir un apprentissage de la vie simple et empreint de bon sens, malgré les incontournables cons et salauds qui nous collent aux basques. J'ignore si ce message était celui à retenir.... mais c'est ce que je retiendrais à la lecture de ce livre magnifique.


lundi 10 juin 2019

Stefan Zweig - Joseph Fouché (1930)

Motivations

Lire la biographie de Joseph Fouché était pour moi l'occasion de retrouver le style si agréable de Stefan Zweig. J'ai lu son étude de Mary Stuart l'an dernier et j'en garde un souvenir de lecture inoubliable. Je trouve que les biographies historiques originales sont rares. La plupart de celles que j’ai lues sont trop académiques et lassantes.
Et pour être complètement honnête sur mes motivations, je dois avouer que je suis lassé de la politique moderne toujours en train de faire culpabiliser les masses quand il ne s'agit pas de nous enfumer avec une démagogie ras du front. Dépolitisé, blasé et abstentionniste depuis deux présidentielles, je m'interroge souvent sur ce que fut la politique autrefois, notamment durant cette période si complexe et si brutale que fut la révolution Française.



Synopsis

Fils de marin-pêcheur originaire de la Loire, Joseph Fouché ne peux reprendre le commerce de son père en raison de sa santé fragile. Il choisit une carrière académique en entrant au séminaire de Nantes, puis devient professeur de science. Dans cette France de l’ancien régime, espérer une carrière n’est pas envisageable si l’on est pas “noble”. Il est ainsi voué à une existence universitaire, calme et provinciale, ni bourgeois, ni aristocrate. Le destin en décidera autrement car en 1788 il fait la connaissance d’un certain Robespierre à Arras. Sous la révolution, puis auprès des différents gouvernements, Fouché deviendra un des hommes politiques français les plus habiles, l’un des plus puissants de son époque, mais aussi l’un des plus cruels.

Critique

On s'éclate à lire cette biographie ! Malgré cette déclaration simpliste, je vous garantie que vous serez “challengé” sur cette lecture. Comme je l'affirmait en préambule, il s’agit d’une lecture en marge des exposés didactiques, passionnante et viscérale. Dans un mélange de narratif et de thèse historique accessible, Zweig nous plonge dans une époque trouble et magnifique a la fois. Fouché, représente bien son siècle, si tourmenté et violent. Il traverse cette époque carnassière donc l’impact est restée intacte aujourd’hui. Tantôt conseiller, tantôt proche des puissants, tantôt ministre de la Police, parfois dans l'opposition, l’homme incarne tout ce nous détestons dans les hommes politiques, et pourtant, encore aujourd’hui, il fascine. Aucun personnage n’a personnifié avec autant de brio la manipulation à mes yeux.
Aucune sacralisation n’existe dans le récit de Zweig, pas de scènes touchantes (on peut toujours rêver), mais beaucoup d’interrogations sur la vie politique sur l’avant et l’après guillotinage du gros Capet sont décrites simplement.
Je ne veux pas rabaisser Fouché en simple outil bureaucratique, le génie du type à d’une certaine manière, façonné le pays tel que nous le connaissons. Le machiavélisme de ses décisions, ses trahisons malgré tout cohérentes ou ses approches politiques radicales sans humanisme, sans raccourcis, (sans autorisations parfois) et même sans morale, ne laissent aucune place à ses ennemis toujours plus nombreux.

Et c’est là la force et la faiblesse de Fouché, dont je ne dilvulguacherait pas la fin de vie, même si je dois avouer qu’elle me laisse indifférent tellement le personnage n’est pas attachant un seul instant.
Le livre terminé, j’ai eu comme une impression étrange. La biographie de Zweig dépeint une à une les facettes du personnage, de façon frontale mais en expliquant (déjà en 1931) que les mêmes erreurs politiques se reproduisent aujourd’hui. L’idée n’est pas novatrice, mais lorsque l’on sait comment Zweig à fini sa vie, on est en droit de se  demander si cette oeuvre n’est pas une profession de foi. Comme un avertissement sur ceux que nous élisons….

Une ironie d’outre tombe ?

mardi 4 juin 2019

The Public Enemy (L'ennemi public) - 1931

Trois films marquent les années 30 aux Etats-Unis. Trois films qui présentent des gangsters comme des personnages romantiques, et feront polémique. « Little Caesar », « The Public Enemy » et « Scarface ».  La montée de la criminalité durant la prohibition, donne à certains auteurs la chance d'écrire sur leur expérience personnelle du milieu. Des auteurs comme Kubec Glasmon & John Bright avec leur livre « Beer and Blood ». Amis depuis l’enfance, jeunes arpentant les rues sordides de New York, ils s’inspirent grandement de leur passé pour écrire leur histoire. Warner, comme d’autres studios, estime que le public s’intéressera à ces biographies et décide d'adapter le livre des compères pour nous offrir : « The Public Enemy ». A l'instar de Scarface la même année, le film débute par un réquisitoire au public, annonçant une vérité dérangeante. A cette époque il était nécessaire pour les studios de se justifier avant que le film commence. Impossible à comprendre aujourd'hui tellement notre approche du cinéma est différente. Le média cinématographique est si embryonnaire en 1930, que les studios introduisent l'histoire, avec désengagement. L'audience est « responsabilisée » et les studios affirment clairement aux spectateurs qu’ils peuvent changer les choses. La dissimulation subtile n'existe pas encore, mais cela n'enlève rien à la puissance évocatrice de ces films. « Scarface » de Howard Hawks ira plus loin dans cette optique, allant jusqu'à montrer des élus débattre de la violence grandissante.

« The Public Enemy », pur « Film De Gangster » à l’ancienne comme on peut les compter sur les doigts d’une main, décrit la vision d’un univers parallèle, d'un seul bord, celui des truands. La police n’est jamais montrée sous un jour favorable et n’y fait finalement qu’un rôle de figuration. Le film démarre alors que les deux malfrats Tom Powers (Cagney) et Matt Doyle (Edward Wood) sont encore enfants. Nul doute que la longue amitié des auteurs a influencés nombres de moments de la première partie du film. Bien avant le début de la prohibition, les amis sont déjà du mauvais coté de la loi. Tom est trop désireux de mener un train de vie supérieur, comme son ami Matt. La prohibition arrive, et voir la réaction du citoyen lambda de l’époque, se ruer dans les « liquor store », acheter le maximum d’alcool, avant la date fatidique d’application de la loi Volstead est troublante. Images de transition inventives pour annoncer le début d’une nouvelle ère annoncée chaotique. Durant cette seconde période, Paddy Ryan (Robert E. O’Connor) constituera une équipe solide de « Bootleggers » conduite par Nails Nathan (Leslie Fenton qui incarne ici un gangster ayant vraiment existé), jusqu’aux gros bras intimidant les revendeurs, nouveau boulot de Tom et Matt. Seule la mort prématurée de Nails fera éclater une guerre des gangs entre l’équipe de Paddy et celle de Shermer, pour le contrôle des débits de boissons.
La réalisation de William Wellman est novatrice pour l’époque. Il emprunte parfois aux techniques du cinéma muet pour certains plans. La violence n’est jamais montrée directement, la caméra la fuit sans cesse. « Ce qui la rend encore plus insupportable » selon Scorsese dans un documentaire sur le dvd zone 1. Les points de vues de la caméra sont recherchés, inventifs et modernes. Il faut ajouter à tout ceci le jeu d’acteur de James Cagney, un modèle encore aujourd’hui. L’anecdote est qu’il devait jouer le second rôle de Matt au début, mais son jeu lui valu d’avoir le premier rôle finalement. Son expérience d’ancien danseur à Broadway est très présente dans son jeu. Sa gestuelle innovante (les coups de poings amicaux qu’il donne, le petit pas de danse avant de rentrer dans sa voiture…), jusqu’au moment qui créa la controverse lorsqu’il écrase un pamplemousse sur la figure de sa maîtresse. Moment culte et subversif, qu'il serait impossible à reproduire aujourd'hui. La réalisation est explosive, le casting admirable, le sujet délicat. Il s'agit définitivement d'un chef d’œuvre incontestable du cinéma mondial, pas moins.
La rondelle DVD est acceptable, comme ses petites sœurs du coffret « Gansgter Movies » volume 1 de chez Warner. Documentaire ou Scorsese se partage le rôle d’expert cinéphile aux nombreuses explications, avec Robert Skiar, historien du cinéma. Toujours lui sur les commentaires audio, non sous titrés mais passionnants si vous parlez anglais. Les news de l’époque, la bande annonce et un dessin animé Warner qui parodie les gangster. Ho joie ! Ho bonheur ! le film a les sous titres français. Ce DVD respecte le classique. L’image possède un beau noir et blanc. Côté son par contre c’est du mono mais le film à 80 piges c’est normal. Un must a posséder. Surtout a ce prix la.

Ancienne critique de mon site web Gangsterfamily.com consacré aux films de gangsters, que j'animais début 2000  

Murder my Sweet (Adieu ma belle) - 1944

Synopsis :

Le détective privé Philip Marlowe se voit confier la mission de retrouver l’ex petite amie d’un gros bras fraîchement libéré. Dans le même temps, il accepte d’aider un homme qui à besoin de renfort pour une transaction financière de chantage, pour le compte d’une femme. Le soir de l’échange il se fait assommer et l’homme avec lui assassiné. Revenu à lui il décide d’enquêter et remonte peu à peu une histoire compliquée ou meurtres, chantage et bourgeoisie s’entremêlent.

Murder my sweet, l’un des premiers Film Noir, peut être même Le premier pour certains. Un film ou se croisent une multitude de personnages : Le détective privé bien sur, mais aussi le vieil homme riche, sa jeune et belle femme, sa jeune fille effrontée et fouineuse, le riche homme d’affaire corrompu, des gros bras, des ivrognes... et bien sur pour rester fidèle aux romans de Chandler, une histoire compliquée ou tout se mêle, tout est connecté, avec au beau milieu de tout ça, le privé cynique et ironique : Marlowe. Ici interprété par Dick Powell, mon Marlowe favori je dois l’avouer, devant Bogart. A ses cotés, Claire Trevor, en femme fatale séductrice et manipulatrice, débordante de sensualité qui, à chaque fois qu’elle apparaît, se montre avec des robes moulantes, des paillettes, des poses ou elle dévoile à peine ses jambes. Ajoutez à cela un rentre dedans qu’elle inflige à Marlowe, et vous avez la femme fatale de ce film. Un Marlowe (superbe interprétation de Powell), qui se fait embaucher par tout le monde dans ce film. Par Moose pour retrouver Velma Valento son ancienne petite amie. Puis par Helen (Claire Trevor) pour retrouver son collier, puis par la belle fille de celle-ci, Anne, qui lui demande de tout oublier... au début de l’intrigue Marlowe n’a pas le sous, puis il croule sous le travail à accomplir. Perspicace, il se rend vite compte que des forces obscures ne veulent pas qu’il découvre la vérité...
Dmytryk utilise sa caméra comme un outil surprenant pour l’époque. La réalisation est stylisée, nocturne, faîte de reflets et d’ombres. Les vues originales alternent entre vue plongeante ou ras de terre, gros plan sur un livre, etc... Les scènes ou Marlowe est assommé sont visuellement sublimes, l’image tourne, ondule, se voile de poussière ou de toiles. Ce style bien présent dans les meilleurs films noirs, Dmytryk ne se lasse pas de l’utiliser.
La seule fausse note peut être, sont les quantités d’événements qui surviennent dans le récit. Il est difficile de suivre l’intrigue correctement. Il se passe tellement de choses, les personnages veulent assouvir chacun un plan bien personnel, et malgré le fait que ce soit bien fidèle aux romans de Raymond Chandler, il peut sembler parfois ardu de trouver une harmonie dans le schéma narratif de l’histoire.
Néanmoins, visuellement impeccable, et interprété par des acteurs incarnant parfaitement les personnages de Chandler dans une Amérique 50’s, ce film est une petite merveille de cinéma.
Coté dvd, service minimum pour un warner classique, commentaire sans sous titres et bande annonce originale. En revanche image bien remastérisée pour un film de cette date. A découvrir en premier si l’on ne connaît pas le film noir, ou si l'on veux découvrir l'univers décalé de Raymond Chandler et ses imbroglios scénaristiques.

Ancienne critique de mon site web Gangsterfamily.com consacré aux films de gangsters, que j'animais début 2000 

Gun Crazy (Le démon des armes) 1949

Bart, jeune américain d’une petite ville sans histoires, est dès son plus jeune age un passionné des armes à feu. Adolescent il tente le cambriolage d’une armurerie mais se fait épingler en un rien de temps. Jeune garçon amical entouré d’affection, l'entourage de Bart n’y voit qu’un caprice juvénile qui disparaîtra bientôt. Après un séjour dans une maison de correction décidé par le juge, l'affaire semble close. Ce n’est que le point de départ d’une carrière dans le crime, qui se poursuivra le jour ou il tombera amoureux d’une femme elle aussi animé par Le démon des armes ...


Synopsis :
John Dall, comme Freddy MacMurray avant lui en 1944 dans Double indemnity (assurance sur la mort) est un de ces types malchanceux qui tombe amoureux de la mauvaise femme, pour ensuite sombrer en enfer pour elle. Pour PeggyCummings (Laurie), jeune foraine aussi belle que douée pour utiliser une arme. Bart de son côté est à l’image de sa petite ville ou commence l’histoire : sans problèmes et calme. Le début du film est typiquement américain : Le jeune Bart exhibe fièrement son arme à l’école devant ses petits camarades de classe, comme un autre montrerait son canif ou son harmonica pour citer sa maîtresse. Bien loin de vouloir remettre en cause l’article débile de la constitution concernant les armes, le film ne dénonce pas la possession d’armes à feu mais tente de prouver au contraire que l’on peut être passionné d’armes dès l’adolescence, sans que ce soit une anomalie. Une première partie qui affirme subtilement que la passion des armes peut aussi concerner des êtres normaux, « pas mauvais pour un sou ». Preuve : La raison de l’envoi du jeune Bart en maison de correction est sa tentative d’effraction et non pas sa possession d’une arme à l’école...Bref, le propos du film n’est pas la, je voulais juste souligner les différences flagrantes que l’on peut observer entre nos deux mondes, dans de simples œuvres cinématographiques, surtout qu’au final nous sommes face à l’un des meilleurs film noir. Face à Bart donc, dont le caractère simple et tranquille se reflète dans la ville où il grandit, Laurie. Jeune et belle dont il tombe amoureux dès le premier regard, sous les yeux de ses amis d’enfance qui, témoins de leur rencontre, s’aperçoivent bien de la chose discrètement. Laurie est l’élément destructeur qui déclenche dans la vie de Bart ce qui le conduira à sa perte. Thème fidèle au Film Noir, la femme fatale manipulatrice et meurtrière. Ensemble le couple vivote et parvient difficilement à subsister.
Laurie veut du train de vie de star, d’un homme qui lui apportera le monde. Bientôt elle convainc Bart d’user de leur talent pour les armes pour faire des braquages. Le couple qu’ils forment, séduisant et meurtrier, va ensemble comme les balles vont avec les munitions. Bart agit par amour, comment pourrait-il en être autrement lorsque la femme qu’il aime lui fait un chantage comme Laurie lui inflige. Elle lui lance un ultimatum faussement pudique, tout en sensualité, enfilant ses bas lascivement dans une scène mémorable ou elle lui annonce tranquillement qu’elle le quitte si il refuse de se lancer. Bart se lance mais n’aime pas le nouvel aspect de sa personnalité. Désormais il est un braqueur et il n’aime pas l'image que lui renvoie son miroir. Il en vient même à regretter l’époque ou il n’était qu’un type honnête. Désormais plus rien ne semble réel pour Bart excepté Laurie. Laurie devient sa seule réalité, le reste n'est plus qu'un cauchemar. La réalité devient de plus en plus menaçante pour le couple de gangsters, pour qui chaque nouveau coup est plus difficile, et leur popularité plus importante. Plus de risque, plus de danger et pour Laurie qui développe une véritable dépendance au braquage, plus d’adrénaline également. Le cauchemar se matérialise peu a peu pour prendre une importance inquiétante lors d’un gros coup que Laurie à convaincue Bart de faire avant de fuir le pays...

Joseph H. Lewis. Utilise dans ce film les ingrédients que l’on connaît des Films Noirs à succès. Les icônes du malaise urbain bien sur, la pluie, la nuit, mais aussi des plans magnifiques et très inventifs. Je pense notamment à la célèbre scène du braquage de 3 minutes 32 secondes ou une caméra fixe se situe sur le siège arrière de la voiture de Bart et Laurie lors d’un braquage. La caméra se tourne juste une fois de quelques degrés pour montrer Laurie qui assomme un flic sur le trottoir avant de démarrer en trombe. Suit, juste après le démarrage, un sourire langoureux et érotique de Laurie enlaçant de son bras les épaules de Bart. Sourire de satisfaction quasi sexuelle évoquant clairement sa dépendance à la violence qui découle de leurs activités. Une scène immanquable. Sans créer de vision décalée novatrice majeure, Lewis se sert aussi de l’éclairage partiel pour ses personnages. Demi-éclairage, fumée, lieux exigus. Souvent les personnages sont dans des lieux presque anormaux. En planque en forêt, ou dans le wagon sale d’un train à vive allure. Parfois plusieurs, trois ou quatre, dans le même plan, ajoutant un sentiment d’étroitesse et d’inquiétude. Gun Crazy n’a pas fini de passionner les amateurs de "gangsters movies" à l’image travaillée et au final percutant. Gun Crazy est l'un des nombreux Film Noirs qu’il faut découvrir impérativement.

Ancienne critique de mon site web Gangsterfamily.com consacré aux films de gangsters, que j'animais début 2000

mercredi 29 mai 2019

Justification de mon abstentionnisme

Je recopie ici les textes d'un ancien blog, afin d'en avoir qu'un seul : Fabrice View.   
« Voter, n'est pas une assurance contre une vie de merde.... bien au contraire » Affirme le diction que je viens d'inventer. Pardonnez cette maxime cynique en préambule, mais elle résume parfaitement ce que je ressens ces derniers mois.
J'ose le dire haut et fort : cette période électorale me les gonfle sévère. Ha ! Les périodes électorales... Cette phase ou l'on sollicite notre avis. Cette période ou notre liberté de choisir entre plusieurs types, normalement plus intelligents que la moyenne, s’applique. Ces hommes politiques qui fixeront le prix de la betterave alors que pas un de sait planter un radis comme dirait Audiard. Et bien moi c'est décidé, je vais appliquer mon droit à l'abstention. Et je vous le dis d'emblée : je ne veux plus culpabiliser devant les reproches de ceux qui pensent encore qu'il vaut mieux voter pour un abruti que de ne rien faire.
Alors oui j'entends, je sais... Aller voter est un acte responsable, une vertu sociale diront certains, mais je n'y crois plus désolé. N'essayez pas de me convaincre, cela ne servira à rien. Je ne veux plus entendre les traditionnels arguments que nos ancêtres en ont chié pour que nous ayons le droit de vote. Et oui je sais aussi qu'a la tête de certains pays, des familles de crapules se transmettent le pouvoir sans laisser au peuple le droit d'ouvrir sa gueule. Je compatis, mais je ne considère pas le vote comme un acte de solidarité pour ceux qui ne le possède pas. Je reconnais que nos aïeux en ont salement bavé pour que nous puissions élire nos chefs et que dans certains pays, les populations civiles mériteraient de choisir leurs représentants. Il est vrai que les dictateurs qui ne demandent pas l'avis de leurs citoyens, et appliquent des lois sans se soucier de l'approbation générale, c'est franchement dégueulasse ! Il y a même des pays ou cette pratique est inscrite dans la constitution ! Je dis ça, je dis tout.
Vous voyez ou je veux en venir ? Bon. Qu'on ne vienne pas remettre en cause mon rejet des obligations citoyennes. J'ai tout simplement perdu mon envie de départager les zozos qui se présentent, tout parti politique confondus. Je ne fais plus la différence entre eux, ou plutôt : Je n'ai plus envie d'accorder ma confiance à l'un d'entre eux, car je ne parviens plus à les départager. Voilà c'est ça. Ces derniers quinquennats m'ont rendu incapable de reconnaître un intègre homme politique de gauche d'un loyal partisan de droite.
Quand aux médias, il est difficile de ne pas constater qu'ils débusquent toujours une affaire compromettante à quelques jours d'une élection. J’ai l’impression que la presse ne se rend même plus compte à quel point tous ces scoops qu'elle agite sous notre nez participe au développement du dégoût de la politique que les abstentionnistes ressentent. Non pas que la presse devrait passer sous silence les affaires qu'elles détecte (les Français ont le droit de savoir la vérité), mais que les dossiers compromettants sortent comme par enchantement et uniquement lors de périodes électorales chatouille mon envie de les mettre dans le même sac de ceux qu'ils accusent.
Et en ce moment donc, nos hommes politiques s'insurgent du taux d'abstention et nos journalistes ergotent en leur compagnie sur le pourquoi du comment la France ose à ce point délaisser son droit de vote, sans un seul instant penser à inclure dans ce débat, une auto-critique de leurs agissements. Je ne veux pas pour autant choquer gratuitement ceux qui brandissent des étendards de parti politique, ou ceux qui pensent que voter pour leurs idéaux est une obligation morale, je tiens juste à clamer haut et fort mon ras-le-bol des devoirs civiques et de l'inutilité de la politique dans ma vie au quotidien. Le jour ou j'aurais l'impression que mon pays pense à autre chose que de m’enfumer ou prendre ma tune en exigeant de moi d'être heureux sans m'en donner les moyens, je reprendrais éventuellement à ce moment là, le chemin des isoloirs.

Atelier d'écriture - Jeu des 10 mots

Je recopie ici les textes d'un ancien blog, afin d'en avoir qu'un seul : Fabrice View.   

J'adore piocher dans le dico pour me forcer à trouver une histoire qui va avec... Allez c'est parti :

  • Astéréognosie
  • Violine
  • Trachyte
  • Makila
  • Indianiste
  • Grulette
  • extravaguer
  • barguigner
  • spalax
  • ferblanterie
Michel transpirait de lourdes goûtes qui imbibaient sa chemise couleur violine. Dans sa cage devant lui le Spalax l'observait. « L'animal a la grulette » affirma Bobby l’assistant de Michel. « Pas le temps d'extravaguer » se dit le scientifique en agrippant sa Makila à tête de caniche. Sans barguigner davantage, Michel s'empara d'une seringue oubliée près de la ferblanterie. Lorsqu'il se retourna Bobby lui dit : « Il est aussi raide qu'une Trachyte ». Michel jeta la seringue sur Bobby qui eu un geste de protection. « Ce n'est pas aujourd'hui que je trouverais un remède à l’astéréognosie » pensa Michel. « Et merde.... je vais me reconvertir en Indianiste vite-fait... ». 
Ho c'est bon pas de critiques hein ! Ça m'a prit 15 minutes alors... 

No More Clopes

Je recopie ici les textes d'un ancien blog, afin d'en avoir qu'un seul : Fabrice View.  

J'ai arrêté de fumer il y a un peu plus d'un an. Ce jour là j'ai écris un texte pour bien marquer d'une pierre ce moment historique. Aujourd'hui je le relis et...... je suis assez content de ne pas avoir repris.

Je voudrais dire adieu, une bonne fois pour toute, au plus passionnel de mes vices. Le jeter aux oubliettes et ne plus ressentir une douleur pectorale matinale, ni de goût amer au fond de ma gorge. La en ce moment, je pianote sur mon ordinateur ces mots d'adieu, tout en confectionnant la mince tige de tabac roulé. J'échappe le filtre. Je le récupère près de moi, entre mon flanc et le bras droit du canapé. Je repianote. Je souffle la poussière de tabac qui s'est incrusté sur le clavier. Je mets la substance séchée et odorante dans la rouleuse que je possède depuis mes 18 ans. Je porte à mon nez l'objet pour en humer les senteurs enivrantes, hypnotiques. « seras-tu ma dernière espèce de salope ? ». On va faire en sorte que oui bordel. Je regarde la mince feuille de tabac, légère et douce comme une page de Pléiade. J'ai brièvement l'image de mon grand-père qui s'en roulait aussi à l'époque, quand ma mère portait des nattes et se roulait par terre. Et puis je me dis que lui aussi avait arrêté. Je vais essayer de ressembler au grand-père pour une fois. Qu'on ai au moins cette cessation de la cigarette en commun. Voila. Je viens rouler la chose dans la machine. J'aurais peut-être du le faire à la main. A la « cow-boy ». Je les roulais à la main quand j'étais plus jeune. Et non ! Merde ! Pas de nostalgie de cette foutue dégueulasserie ! Je l'ai roulé avec une machine et alors ? Ce sera la dernière bordel. Et si je l'avais fait à la main, elle n'aurait pas été si bien. Allez je l'allume. Plus d'essence dans le Zippo. Tant pis. Ça fait cinq jours que je planifie cet arrêt de la clope, et j'avais reposé le briquet de mes dix-sept ans sur l'étagère de mes dvd. Il était redevenu un bibelot. Un simple bic traînait, il m'a procuré la flamme nécessaire à cet ultime mégot. Elle à déjà réduit d'un tiers. Je recrache machinalement la fumée et faisant des ronds. Trois ou quatre pas plus, puis je forme un nuage qui empli la pièce. Je sais que je vais vivre mieux sans bordel, mais quelle saloperie ce truc qui procure à mon cerveau la sensation d'en avoir besoin ! Je ne veux plus en avoir besoin merde ! Je veux aussi récupérer mes 200 € par mois perdu dans cette connerie. Je viens de balancer le reste de tabac dans les chiottes. J'ai tiré la chasse sans remords, rapidement et le cœur léger. J'ai jeté le sachet dans la poubelle en crachant dessus. Ça ressemble à une intervention pour toxico même si je suis seul. J'ai balancé la rouleuse au dessus de ma bibliothèque, derrière la barre de son. Je veux garder cet objet je ne sais même pas pourquoi. Je suis trop matérialiste. Ça me rappelle la fois ou j'ai arrêté dans mon studio. J'avais écrasé dans ma main la moitié d'un paquet de Camel. Ça avait duré 7 ans. Je regarde mon clopot. J'estime qu'il reste une ou deux lattes, pas plus. J'en tire une et je me brûle les lèvres, c'est la fin. Cette fois c'est terminé je me dis. Demain matin je me collerais un patch sur le cul et je ferais vivre un enfer à mon entourage. Cette pensée me fait ricaner comme un con. Voilà. J'ai recraché la dernière latte en expirant le plus possible. J'ai écrasé cette merde avec l'ongle de mon pouce. Mes poumons me font mal. Pourquoi j'ai repris l'an dernier ? Me voilà « ex-fumeur ».

Publié initialement le : 16 octobre 2016

Au comptoir de Gégé

Je recopie ici les textes d'un ancien blog, afin d'en avoir qu'un seul : Fabrice View. 

Hier je suis allé « Chez Gégé ». Au comptoir il y avait un habitué qui a sortit à haute voix :

« Avec tous ces attentats ça va ressembler à l'Algérie dans les années 90 la France !».
Gégé lui a répondu que le pire dans ce qu'il venait d'entendre, c'est que ça provenait d'un mec qui ne boit que du café. Ils ont commencé à s'engueuler... Moi je ne comprenais rien à leur débat. Tout ce que je sais, c'est que j'ai du mal à être de bonne humeur depuis le 14 juillet dernier. Et pourtant j'ai cessé de regarder la télé, je n'ai pas acheté de canard, je n'ai pas écouté la radio, je n'ai pas lu les actus sur internet. Je ne voulais pas écouter Gégé ou ce type mais impossible de ne pas les entendre. Et Gégé qui m'interpelle : « T'en pense quoi Fab ? » Je lui ai répondu que je ne comprenais pas très bien la relation entre la guerre civile Algérienne et ce que nous vivions en France. Le mec s'est marré et il m'a répondu que ma réponse était comprise dans ma question.
Ce que les terroristes nous font vivre en ce moment est incroyable quand on y pense. Ces enfoirés monopolisent les conversations de bistro ! A chaque nouvel attentat c'est la même chose. Je suis soûlé par le traitement des attentats décortiqués par les médias ou par le quidam dans les bars. Même si je n'aime pas le foot, j'aurais préféré débattre sans fin du match France-Portugal, ou de la lutte des classes au 21ème siècle (sujet éternellement actuel). Au lieu de ça.... Je dois me coltiner les images mentales de morts civiles atroces, racontées encore et encore par n'importe quel client chez Gégé. Bon je suis de mauvaise foi je sais. Bien sur que je compatis. Bien sur que ça me touche ces événements. Ces putains d’événements. Et toutes ces questions à la mord moi le nœud qui se déversent dans nos conversations... Gégé m'interpelle de nouveau. « Je suis sur que tu n'es pas d'accord Fab ! » Je le regarde d'un air détaché. J'ai ce regard que je porte sur le prix des légumes au marché ou sur la lune quand je m'aperçois qu'elle est en demi-croissant. Qu'est ce que je peux lui répondre ? Est ce que je suis blasé ? Suis-je un indigné de salon ? Qu'est ce qu'il me reste à part critiquer le gouvernement dans un bar ? Je lui ai répondu que Michael Cimino venait de mourir et que tout le monde s'en foutait... J'ai provoqué un silence gêné. J'ai cru un instant que le client allait m'accuser de faire du mauvais esprit.. que je devais être sacrément taré pour occulter l'actualité comme ça. Mais non, il n'a rien dit. Gégé à enchaîné sur « Voyage au bout de l'enfer » qui, selon lui, était un film culte. Le client à affirmé qu'il avait mal vieillit.
Quand la vie ressemble à un mauvais film de guerre et qu'on évolue dans une série noire, mieux vaut parler ciné à un comptoir que de déprimer devant les infos non ?

Trajet Matinal

Je recopie ici les textes d'un ancien blog afin d'en avoir qu'un seul...

« Impossible de lire à cause de ces deux connasses » Me suis-je dis après que les portes du métro se soient refermées. J'ai toujours envie de lire le matin. Mais tenter de lire au milieu de cette France qui part au boulot durant mes 6 minutes de trajet, est définitivement une erreur. Du coup, déçu, je me suis mit à observer mes partenaires de voyage. Très vite je me suis intéressé à cette jeune femme d'environ 25, 27 ans. J'étais face à son oreille. Une oreille si belle qu'on aurait dit une œuvre d'art. Un désir pervers me poussa à imaginer que je lui mangeais. Très vite la conversation débiles des deux collègues m'extirpa de mon rêve. Elles étaient insupportables d'impolitesse. Le temps de penser aux tortures que je pourrais leur infliger que j'étais arrivé. Le trajet matinal s'achevait ici, au milieu de cette horde qui parlait fort, sentait mauvais et marchait vite vers leur vie de parisiens détachés. Je faisais partie de cette troupe. Indéniablement j'étais membre de cette tribu d'humains. Je ne sais pas si ça m'a rendu triste ou en colère, mais ce qui est sur... C'est que j'ai eu envie de l'écrire.

lundi 20 mai 2019

Clairvoyance tardive

Elle n'est que mensonges et trahison, boursouflée de fausses promesses de chaleur, sournoise et désireuse de tuer les organismes vivant de mon balcon. Le ciel, cette toile grise abominable qui accompagne ce souffle maudit faisant tordre de douleur mon érable du Japon, indigne de la saison qu'il devrait représenter. Météo de merde du mois de mai ! Oups, fini les jolis mots d'un coup. D'autant plus que seul l'insatisfaction de voir mes plans de tomates pousser au soleil, demeure la raison de ma déception météorologique. Porter une écharpe en mai ne me pousse absolument pas à la déprime, bien au contraire : l'écharpe est un apparat très utile pour lutter contre les épouvantables odeurs de merde, omniprésentes du métro parisien, (écharpe imbibée de parfum bien entendu).

Alceste est ainsi que j'ai nommé l'un de mes sept poissons. Il s'agit d'un Guppy, mesurant deux centimètres peut-être. Je l'ai nommé ainsi en raison de son comportement de misanthrope dans les soixante litres de son nouvel habitat. Il fuit la compagnie de ses six autres petits camarades, se mettant toujours au fond, si le groupe est en surface et toujours à gauche près du filtre, si la bande est à droite à attendre de la bouffe. « La bande des six sans nom » me donne l'impression d'être une joyeuse bande de potes, des poissons de bonnes familles, bien élevé et heureux, mais allez savoir ce qu'il se passe vraiment dans cet aquarium. Si ça se trouve la grosse maman avec sa queue bleue et son ventre prêt à éclater de petits Guppy bébés est une vraie connasse. Ou alors est ce Alceste l'abruti ? Il ne se rapproche des autres que lorsque je les nourris de ces petites graines de toutes les couleurs à l'odeur plus que suspecte. Enfin, ils adorent la mixture visiblement. Ils la réclament sans cesse, tapant à la vitre dès qu'ils me voient arriver. Je ne peux même pas les observer tranquillement cinq minutes, sitôt qu'ils m'aperçoivent, ils deviennent comme fous. Ce serait presque une meute de chiens, aboyant et grognant, des limiers affamés depuis une semaine devant un Ramsay Bolton attaché à une chaise, dégoulinant de sang. Ils en seraient presque à prendre la parole et me demander de me bouger le cul un peu plus vite car il se fait faim bordel... « Ho l'être humain qui vit dans cet autre aquarium sans eau au-delà de notre bain à 25°, tu nous la files cette bectance oui ? » Oui, depuis que j'imagine leurs déclarations, je pense que la bande des six (et même Alceste en fait) parle comme dans Kaamelot.
Donc, je préfère Alceste dans cet aquarium. Je le comprends mieux que les autres.

La compagnie de mes Guppy vaut celle de certains humains que je suis bien obligé de côtoyer quotidiennement. Je préfère même la leur à certains ! Absolument. Mais je m’accommode de mieux en mieux à la coexistence avec des gens que je qualifie de sous-merde. Le monde en est plein, il faut faire avec. Je suis sans doute la sous-merde de certains d'entre eux également. J'apprends lentement, et je suis bien obligé de reconnaître que j'aurais aimé avoir cette clairvoyance moins tardivement concernant mes contemporains. Le monde est beau !!! Oui, mais aujourd'hui je ne crois plus aux trois points d'exclamation à la fin de cette affirmation. La perte de quelques amis que je considérais comme chers, ont achevé de me faire croire dans "l’amitié éternelle", même si vous traversez une sale période. Je n'aime pas trop l'idée de devoir qualifier des personnes de "sous-merde" mais, plus j'évolue et plus la maxime de La Rochefoucauld m'apparait comme vraie : Nul ne mérite d'être loué de bonté s'il n'a pas la force d'être méchant.


Bon allé.. Ce n'est pas tout ça, mais... Ce n'est pas tout ça.