mercredi 29 mai 2019

Justification de mon abstentionnisme

Je recopie ici les textes d'un ancien blog, afin d'en avoir qu'un seul : Fabrice View.   
« Voter, n'est pas une assurance contre une vie de merde.... bien au contraire » Affirme le diction que je viens d'inventer. Pardonnez cette maxime cynique en préambule, mais elle résume parfaitement ce que je ressens ces derniers mois.
J'ose le dire haut et fort : cette période électorale me les gonfle sévère. Ha ! Les périodes électorales... Cette phase ou l'on sollicite notre avis. Cette période ou notre liberté de choisir entre plusieurs types, normalement plus intelligents que la moyenne, s’applique. Ces hommes politiques qui fixeront le prix de la betterave alors que pas un de sait planter un radis comme dirait Audiard. Et bien moi c'est décidé, je vais appliquer mon droit à l'abstention. Et je vous le dis d'emblée : je ne veux plus culpabiliser devant les reproches de ceux qui pensent encore qu'il vaut mieux voter pour un abruti que de ne rien faire.
Alors oui j'entends, je sais... Aller voter est un acte responsable, une vertu sociale diront certains, mais je n'y crois plus désolé. N'essayez pas de me convaincre, cela ne servira à rien. Je ne veux plus entendre les traditionnels arguments que nos ancêtres en ont chié pour que nous ayons le droit de vote. Et oui je sais aussi qu'a la tête de certains pays, des familles de crapules se transmettent le pouvoir sans laisser au peuple le droit d'ouvrir sa gueule. Je compatis, mais je ne considère pas le vote comme un acte de solidarité pour ceux qui ne le possède pas. Je reconnais que nos aïeux en ont salement bavé pour que nous puissions élire nos chefs et que dans certains pays, les populations civiles mériteraient de choisir leurs représentants. Il est vrai que les dictateurs qui ne demandent pas l'avis de leurs citoyens, et appliquent des lois sans se soucier de l'approbation générale, c'est franchement dégueulasse ! Il y a même des pays ou cette pratique est inscrite dans la constitution ! Je dis ça, je dis tout.
Vous voyez ou je veux en venir ? Bon. Qu'on ne vienne pas remettre en cause mon rejet des obligations citoyennes. J'ai tout simplement perdu mon envie de départager les zozos qui se présentent, tout parti politique confondus. Je ne fais plus la différence entre eux, ou plutôt : Je n'ai plus envie d'accorder ma confiance à l'un d'entre eux, car je ne parviens plus à les départager. Voilà c'est ça. Ces derniers quinquennats m'ont rendu incapable de reconnaître un intègre homme politique de gauche d'un loyal partisan de droite.
Quand aux médias, il est difficile de ne pas constater qu'ils débusquent toujours une affaire compromettante à quelques jours d'une élection. J’ai l’impression que la presse ne se rend même plus compte à quel point tous ces scoops qu'elle agite sous notre nez participe au développement du dégoût de la politique que les abstentionnistes ressentent. Non pas que la presse devrait passer sous silence les affaires qu'elles détecte (les Français ont le droit de savoir la vérité), mais que les dossiers compromettants sortent comme par enchantement et uniquement lors de périodes électorales chatouille mon envie de les mettre dans le même sac de ceux qu'ils accusent.
Et en ce moment donc, nos hommes politiques s'insurgent du taux d'abstention et nos journalistes ergotent en leur compagnie sur le pourquoi du comment la France ose à ce point délaisser son droit de vote, sans un seul instant penser à inclure dans ce débat, une auto-critique de leurs agissements. Je ne veux pas pour autant choquer gratuitement ceux qui brandissent des étendards de parti politique, ou ceux qui pensent que voter pour leurs idéaux est une obligation morale, je tiens juste à clamer haut et fort mon ras-le-bol des devoirs civiques et de l'inutilité de la politique dans ma vie au quotidien. Le jour ou j'aurais l'impression que mon pays pense à autre chose que de m’enfumer ou prendre ma tune en exigeant de moi d'être heureux sans m'en donner les moyens, je reprendrais éventuellement à ce moment là, le chemin des isoloirs.

Atelier d'écriture - Jeu des 10 mots

Je recopie ici les textes d'un ancien blog, afin d'en avoir qu'un seul : Fabrice View.   

J'adore piocher dans le dico pour me forcer à trouver une histoire qui va avec... Allez c'est parti :

  • Astéréognosie
  • Violine
  • Trachyte
  • Makila
  • Indianiste
  • Grulette
  • extravaguer
  • barguigner
  • spalax
  • ferblanterie
Michel transpirait de lourdes goûtes qui imbibaient sa chemise couleur violine. Dans sa cage devant lui le Spalax l'observait. « L'animal a la grulette » affirma Bobby l’assistant de Michel. « Pas le temps d'extravaguer » se dit le scientifique en agrippant sa Makila à tête de caniche. Sans barguigner davantage, Michel s'empara d'une seringue oubliée près de la ferblanterie. Lorsqu'il se retourna Bobby lui dit : « Il est aussi raide qu'une Trachyte ». Michel jeta la seringue sur Bobby qui eu un geste de protection. « Ce n'est pas aujourd'hui que je trouverais un remède à l’astéréognosie » pensa Michel. « Et merde.... je vais me reconvertir en Indianiste vite-fait... ». 
Ho c'est bon pas de critiques hein ! Ça m'a prit 15 minutes alors... 

No More Clopes

Je recopie ici les textes d'un ancien blog, afin d'en avoir qu'un seul : Fabrice View.  

J'ai arrêté de fumer il y a un peu plus d'un an. Ce jour là j'ai écris un texte pour bien marquer d'une pierre ce moment historique. Aujourd'hui je le relis et...... je suis assez content de ne pas avoir repris.

Je voudrais dire adieu, une bonne fois pour toute, au plus passionnel de mes vices. Le jeter aux oubliettes et ne plus ressentir une douleur pectorale matinale, ni de goût amer au fond de ma gorge. La en ce moment, je pianote sur mon ordinateur ces mots d'adieu, tout en confectionnant la mince tige de tabac roulé. J'échappe le filtre. Je le récupère près de moi, entre mon flanc et le bras droit du canapé. Je repianote. Je souffle la poussière de tabac qui s'est incrusté sur le clavier. Je mets la substance séchée et odorante dans la rouleuse que je possède depuis mes 18 ans. Je porte à mon nez l'objet pour en humer les senteurs enivrantes, hypnotiques. « seras-tu ma dernière espèce de salope ? ». On va faire en sorte que oui bordel. Je regarde la mince feuille de tabac, légère et douce comme une page de Pléiade. J'ai brièvement l'image de mon grand-père qui s'en roulait aussi à l'époque, quand ma mère portait des nattes et se roulait par terre. Et puis je me dis que lui aussi avait arrêté. Je vais essayer de ressembler au grand-père pour une fois. Qu'on ai au moins cette cessation de la cigarette en commun. Voila. Je viens rouler la chose dans la machine. J'aurais peut-être du le faire à la main. A la « cow-boy ». Je les roulais à la main quand j'étais plus jeune. Et non ! Merde ! Pas de nostalgie de cette foutue dégueulasserie ! Je l'ai roulé avec une machine et alors ? Ce sera la dernière bordel. Et si je l'avais fait à la main, elle n'aurait pas été si bien. Allez je l'allume. Plus d'essence dans le Zippo. Tant pis. Ça fait cinq jours que je planifie cet arrêt de la clope, et j'avais reposé le briquet de mes dix-sept ans sur l'étagère de mes dvd. Il était redevenu un bibelot. Un simple bic traînait, il m'a procuré la flamme nécessaire à cet ultime mégot. Elle à déjà réduit d'un tiers. Je recrache machinalement la fumée et faisant des ronds. Trois ou quatre pas plus, puis je forme un nuage qui empli la pièce. Je sais que je vais vivre mieux sans bordel, mais quelle saloperie ce truc qui procure à mon cerveau la sensation d'en avoir besoin ! Je ne veux plus en avoir besoin merde ! Je veux aussi récupérer mes 200 € par mois perdu dans cette connerie. Je viens de balancer le reste de tabac dans les chiottes. J'ai tiré la chasse sans remords, rapidement et le cœur léger. J'ai jeté le sachet dans la poubelle en crachant dessus. Ça ressemble à une intervention pour toxico même si je suis seul. J'ai balancé la rouleuse au dessus de ma bibliothèque, derrière la barre de son. Je veux garder cet objet je ne sais même pas pourquoi. Je suis trop matérialiste. Ça me rappelle la fois ou j'ai arrêté dans mon studio. J'avais écrasé dans ma main la moitié d'un paquet de Camel. Ça avait duré 7 ans. Je regarde mon clopot. J'estime qu'il reste une ou deux lattes, pas plus. J'en tire une et je me brûle les lèvres, c'est la fin. Cette fois c'est terminé je me dis. Demain matin je me collerais un patch sur le cul et je ferais vivre un enfer à mon entourage. Cette pensée me fait ricaner comme un con. Voilà. J'ai recraché la dernière latte en expirant le plus possible. J'ai écrasé cette merde avec l'ongle de mon pouce. Mes poumons me font mal. Pourquoi j'ai repris l'an dernier ? Me voilà « ex-fumeur ».

Publié initialement le : 16 octobre 2016

Au comptoir de Gégé

Je recopie ici les textes d'un ancien blog, afin d'en avoir qu'un seul : Fabrice View. 

Hier je suis allé « Chez Gégé ». Au comptoir il y avait un habitué qui a sortit à haute voix :

« Avec tous ces attentats ça va ressembler à l'Algérie dans les années 90 la France !».
Gégé lui a répondu que le pire dans ce qu'il venait d'entendre, c'est que ça provenait d'un mec qui ne boit que du café. Ils ont commencé à s'engueuler... Moi je ne comprenais rien à leur débat. Tout ce que je sais, c'est que j'ai du mal à être de bonne humeur depuis le 14 juillet dernier. Et pourtant j'ai cessé de regarder la télé, je n'ai pas acheté de canard, je n'ai pas écouté la radio, je n'ai pas lu les actus sur internet. Je ne voulais pas écouter Gégé ou ce type mais impossible de ne pas les entendre. Et Gégé qui m'interpelle : « T'en pense quoi Fab ? » Je lui ai répondu que je ne comprenais pas très bien la relation entre la guerre civile Algérienne et ce que nous vivions en France. Le mec s'est marré et il m'a répondu que ma réponse était comprise dans ma question.
Ce que les terroristes nous font vivre en ce moment est incroyable quand on y pense. Ces enfoirés monopolisent les conversations de bistro ! A chaque nouvel attentat c'est la même chose. Je suis soûlé par le traitement des attentats décortiqués par les médias ou par le quidam dans les bars. Même si je n'aime pas le foot, j'aurais préféré débattre sans fin du match France-Portugal, ou de la lutte des classes au 21ème siècle (sujet éternellement actuel). Au lieu de ça.... Je dois me coltiner les images mentales de morts civiles atroces, racontées encore et encore par n'importe quel client chez Gégé. Bon je suis de mauvaise foi je sais. Bien sur que je compatis. Bien sur que ça me touche ces événements. Ces putains d’événements. Et toutes ces questions à la mord moi le nœud qui se déversent dans nos conversations... Gégé m'interpelle de nouveau. « Je suis sur que tu n'es pas d'accord Fab ! » Je le regarde d'un air détaché. J'ai ce regard que je porte sur le prix des légumes au marché ou sur la lune quand je m'aperçois qu'elle est en demi-croissant. Qu'est ce que je peux lui répondre ? Est ce que je suis blasé ? Suis-je un indigné de salon ? Qu'est ce qu'il me reste à part critiquer le gouvernement dans un bar ? Je lui ai répondu que Michael Cimino venait de mourir et que tout le monde s'en foutait... J'ai provoqué un silence gêné. J'ai cru un instant que le client allait m'accuser de faire du mauvais esprit.. que je devais être sacrément taré pour occulter l'actualité comme ça. Mais non, il n'a rien dit. Gégé à enchaîné sur « Voyage au bout de l'enfer » qui, selon lui, était un film culte. Le client à affirmé qu'il avait mal vieillit.
Quand la vie ressemble à un mauvais film de guerre et qu'on évolue dans une série noire, mieux vaut parler ciné à un comptoir que de déprimer devant les infos non ?

Trajet Matinal

Je recopie ici les textes d'un ancien blog afin d'en avoir qu'un seul...

« Impossible de lire à cause de ces deux connasses » Me suis-je dis après que les portes du métro se soient refermées. J'ai toujours envie de lire le matin. Mais tenter de lire au milieu de cette France qui part au boulot durant mes 6 minutes de trajet, est définitivement une erreur. Du coup, déçu, je me suis mit à observer mes partenaires de voyage. Très vite je me suis intéressé à cette jeune femme d'environ 25, 27 ans. J'étais face à son oreille. Une oreille si belle qu'on aurait dit une œuvre d'art. Un désir pervers me poussa à imaginer que je lui mangeais. Très vite la conversation débiles des deux collègues m'extirpa de mon rêve. Elles étaient insupportables d'impolitesse. Le temps de penser aux tortures que je pourrais leur infliger que j'étais arrivé. Le trajet matinal s'achevait ici, au milieu de cette horde qui parlait fort, sentait mauvais et marchait vite vers leur vie de parisiens détachés. Je faisais partie de cette troupe. Indéniablement j'étais membre de cette tribu d'humains. Je ne sais pas si ça m'a rendu triste ou en colère, mais ce qui est sur... C'est que j'ai eu envie de l'écrire.

lundi 20 mai 2019

Clairvoyance tardive

Elle n'est que mensonges et trahison, boursouflée de fausses promesses de chaleur, sournoise et désireuse de tuer les organismes vivant de mon balcon. Le ciel, cette toile grise abominable qui accompagne ce souffle maudit faisant tordre de douleur mon érable du Japon, indigne de la saison qu'il devrait représenter. Météo de merde du mois de mai ! Oups, fini les jolis mots d'un coup. D'autant plus que seul l'insatisfaction de voir mes plans de tomates pousser au soleil, demeure la raison de ma déception météorologique. Porter une écharpe en mai ne me pousse absolument pas à la déprime, bien au contraire : l'écharpe est un apparat très utile pour lutter contre les épouvantables odeurs de merde, omniprésentes du métro parisien, (écharpe imbibée de parfum bien entendu).

Alceste est ainsi que j'ai nommé l'un de mes sept poissons. Il s'agit d'un Guppy, mesurant deux centimètres peut-être. Je l'ai nommé ainsi en raison de son comportement de misanthrope dans les soixante litres de son nouvel habitat. Il fuit la compagnie de ses six autres petits camarades, se mettant toujours au fond, si le groupe est en surface et toujours à gauche près du filtre, si la bande est à droite à attendre de la bouffe. « La bande des six sans nom » me donne l'impression d'être une joyeuse bande de potes, des poissons de bonnes familles, bien élevé et heureux, mais allez savoir ce qu'il se passe vraiment dans cet aquarium. Si ça se trouve la grosse maman avec sa queue bleue et son ventre prêt à éclater de petits Guppy bébés est une vraie connasse. Ou alors est ce Alceste l'abruti ? Il ne se rapproche des autres que lorsque je les nourris de ces petites graines de toutes les couleurs à l'odeur plus que suspecte. Enfin, ils adorent la mixture visiblement. Ils la réclament sans cesse, tapant à la vitre dès qu'ils me voient arriver. Je ne peux même pas les observer tranquillement cinq minutes, sitôt qu'ils m'aperçoivent, ils deviennent comme fous. Ce serait presque une meute de chiens, aboyant et grognant, des limiers affamés depuis une semaine devant un Ramsay Bolton attaché à une chaise, dégoulinant de sang. Ils en seraient presque à prendre la parole et me demander de me bouger le cul un peu plus vite car il se fait faim bordel... « Ho l'être humain qui vit dans cet autre aquarium sans eau au-delà de notre bain à 25°, tu nous la files cette bectance oui ? » Oui, depuis que j'imagine leurs déclarations, je pense que la bande des six (et même Alceste en fait) parle comme dans Kaamelot.
Donc, je préfère Alceste dans cet aquarium. Je le comprends mieux que les autres.

La compagnie de mes Guppy vaut celle de certains humains que je suis bien obligé de côtoyer quotidiennement. Je préfère même la leur à certains ! Absolument. Mais je m’accommode de mieux en mieux à la coexistence avec des gens que je qualifie de sous-merde. Le monde en est plein, il faut faire avec. Je suis sans doute la sous-merde de certains d'entre eux également. J'apprends lentement, et je suis bien obligé de reconnaître que j'aurais aimé avoir cette clairvoyance moins tardivement concernant mes contemporains. Le monde est beau !!! Oui, mais aujourd'hui je ne crois plus aux trois points d'exclamation à la fin de cette affirmation. La perte de quelques amis que je considérais comme chers, ont achevé de me faire croire dans "l’amitié éternelle", même si vous traversez une sale période. Je n'aime pas trop l'idée de devoir qualifier des personnes de "sous-merde" mais, plus j'évolue et plus la maxime de La Rochefoucauld m'apparait comme vraie : Nul ne mérite d'être loué de bonté s'il n'a pas la force d'être méchant.


Bon allé.. Ce n'est pas tout ça, mais... Ce n'est pas tout ça.