samedi 21 mars 2020

Chronique du confinement - Covid-19

Depuis que je suis « confiné », appellation incontournable de cette période maudite, je me suis lancé dans des story Instagram que j'ai simplement appelées « Les mots du confinement ». Mais ce sont plus que des mots qui me viennent à l'esprit. La story Instagram consiste à écrire peu de phrases et le temps de visionnage n'est que de quelques secondes. J'avais besoin de rédiger plus longuement pour y voir plus clair. Je voudrais transformer cette épreuve en quelque chose de salutaire aussi peut-être bien. Cette période ressemble à un rêve. On ne se souviens pas vraiment de nos rêves, encore moins les cauchemars, sauf si on les écrits. Voila pour les raisons de cette chronique.

Je suis très casanier, ce n'est donc pas l'obligation de rester chez moi qui me dérange. Ce qui m’ennuie, c'est davantage la tension générale, palpable et anxiogène. Je suis sorti faire des courses hier, les gens avaient ce regard fuyant, presque mort déjà. Tout ceci me perturbe mais je ne suis ni heureux, ni triste. Je refuse de regarder les informations trop souvent, je ne supporte plus les moralistes du gouvernement ou les journalistes en général. A chaque allocution je crains de nouvelles restrictions. La perspective de ne plus voir ceux que j'aime durant longtemps m’insupporte assez. Je ne tolère plus les remontrances agressives de nos représentants. Je ne dis pas que ceux qui bravent l'interdiction de sortir ont raison, bien au contraire, mais ce désordre national ne doit pas peser sur nos épaules. Je ne suis pas dans la culture de l'excuse ou de la soumission, mais il faut reconnaître que je fais partie de cette génération qui n'a jamais connu de véritables privations. N'ayant jamais connu, c'est comme si j'avais toujours douté que cela puisse revenir un jour. Désormais je ne dirais plus, « cela à existé », mais « ça existe, ici et maintenant ». Nous n'en sommes qu'au début mais je pressens qu'il ressortira quelque chose de positif d'avoir vécu ainsi. Comme si le virus nous donnera éventuellement un prétexte à vivre davantage, lorsque tout sera fini.