Je recopie ici les textes d'un ancien blog, afin d'en avoir qu'un seul : Fabrice View.
J'ai arrêté de fumer il y a un peu plus d'un an. Ce jour là j'ai écris
un texte pour bien marquer d'une pierre ce moment historique.
Aujourd'hui je le relis et...... je suis assez content de ne pas avoir
repris.
Je voudrais dire adieu, une bonne fois pour toute, au plus passionnel de
mes vices. Le jeter aux oubliettes et ne plus ressentir une douleur
pectorale matinale, ni de goût amer au fond de ma gorge. La en ce
moment, je pianote sur mon ordinateur ces mots d'adieu, tout en
confectionnant la mince tige de tabac roulé. J'échappe le filtre. Je le
récupère près de moi, entre mon flanc et le bras droit du canapé. Je
repianote. Je souffle la poussière de tabac qui s'est incrusté sur le
clavier. Je mets la substance séchée et odorante dans la rouleuse que je
possède depuis mes 18 ans. Je porte à mon nez l'objet pour en humer les
senteurs enivrantes, hypnotiques. « seras-tu ma dernière espèce de
salope ? ». On va faire en sorte que oui bordel. Je regarde la mince
feuille de tabac, légère et douce comme une page de Pléiade. J'ai
brièvement l'image de mon grand-père qui s'en roulait aussi à l'époque, quand ma mère
portait des nattes et se roulait par terre. Et puis je me dis que lui
aussi avait arrêté. Je vais essayer de ressembler au grand-père pour une
fois. Qu'on ai au moins cette cessation de la cigarette en commun.
Voila. Je viens rouler la chose dans la machine. J'aurais peut-être du
le faire à la main. A la « cow-boy ». Je les roulais à la main quand
j'étais plus jeune. Et non ! Merde ! Pas de nostalgie de cette foutue
dégueulasserie ! Je l'ai roulé avec une machine et alors ? Ce sera la
dernière bordel. Et si je l'avais fait à la main, elle n'aurait pas été
si bien. Allez je l'allume.
Plus d'essence dans le Zippo. Tant pis. Ça fait cinq jours que je
planifie cet arrêt de la clope, et j'avais reposé le briquet de mes
dix-sept ans sur l'étagère de mes dvd. Il était redevenu un bibelot. Un
simple bic traînait, il m'a procuré la flamme nécessaire à cet ultime
mégot. Elle à déjà réduit d'un tiers. Je recrache machinalement la fumée
et faisant des ronds. Trois ou quatre pas plus, puis je forme un nuage
qui empli la pièce. Je sais que je vais vivre mieux sans bordel, mais
quelle saloperie ce truc qui procure à mon cerveau la sensation d'en
avoir besoin ! Je ne veux plus en avoir besoin merde ! Je veux aussi
récupérer mes 200 € par mois perdu dans cette connerie.
Je viens de balancer le reste de tabac dans les chiottes. J'ai tiré la
chasse sans remords, rapidement et le cœur léger. J'ai jeté le sachet
dans la poubelle en crachant dessus. Ça ressemble à une intervention
pour toxico même si je suis seul. J'ai balancé la rouleuse au dessus de
ma bibliothèque, derrière la barre de son. Je veux garder cet objet je
ne sais même pas pourquoi. Je suis trop matérialiste. Ça me rappelle la
fois ou j'ai arrêté dans mon studio. J'avais écrasé dans ma main la
moitié d'un paquet de Camel. Ça avait duré 7 ans.
Je regarde mon clopot. J'estime qu'il reste une ou deux lattes, pas
plus. J'en tire une et je me brûle les lèvres, c'est la fin. Cette fois
c'est terminé je me dis.
Demain matin je me collerais un patch sur le cul et je ferais vivre un
enfer à mon entourage. Cette pensée me fait ricaner comme un con.
Voilà. J'ai recraché la dernière latte en expirant le plus possible.
J'ai écrasé cette merde avec l'ongle de mon pouce. Mes poumons me font
mal. Pourquoi j'ai repris l'an dernier ?
Me voilà « ex-fumeur ».
Publié initialement le : 16 octobre 2016
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