Synopsis :
John Dall, comme Freddy
MacMurray avant lui en 1944 dans Double indemnity (assurance sur la mort) est un de ces types malchanceux qui tombe amoureux de la
mauvaise femme, pour ensuite sombrer en enfer pour elle. Pour PeggyCummings (Laurie), jeune foraine aussi belle que douée pour utiliser
une arme. Bart de son côté est à l’image de sa petite ville ou
commence l’histoire : sans problèmes et calme. Le début du
film est typiquement américain : Le jeune Bart exhibe fièrement
son arme à l’école devant ses petits camarades de classe, comme
un autre montrerait son canif ou son harmonica pour citer sa
maîtresse. Bien loin de vouloir remettre en cause l’article débile
de la constitution concernant les armes, le film ne dénonce pas la
possession d’armes à feu mais tente de prouver au contraire que
l’on peut être passionné d’armes dès l’adolescence, sans que
ce soit une anomalie. Une première partie qui affirme subtilement
que la passion des armes peut aussi concerner des êtres normaux,
« pas mauvais pour un sou ». Preuve : La raison de
l’envoi du jeune Bart en maison de correction est sa tentative
d’effraction et non pas sa possession d’une arme à
l’école...Bref, le propos du film n’est pas la, je voulais juste
souligner les différences flagrantes que l’on peut observer entre
nos deux mondes, dans de simples œuvres cinématographiques, surtout
qu’au final nous sommes face à l’un des meilleurs film noir.
Face à Bart donc, dont le caractère simple et tranquille se
reflète dans la ville où il grandit, Laurie. Jeune et belle dont il
tombe amoureux dès le premier regard, sous les yeux de ses amis
d’enfance qui, témoins de leur rencontre, s’aperçoivent bien de
la chose discrètement. Laurie est l’élément destructeur qui
déclenche dans la vie de Bart ce qui le conduira à sa perte. Thème
fidèle au Film Noir, la femme fatale manipulatrice et meurtrière. Ensemble le couple vivote et parvient difficilement à
subsister.
Laurie veut du train de vie de star, d’un homme qui lui
apportera le monde. Bientôt elle convainc Bart d’user de leur
talent pour les armes pour faire des braquages. Le couple qu’ils
forment, séduisant et meurtrier, va ensemble comme les balles vont
avec les munitions. Bart agit par amour, comment pourrait-il en être
autrement lorsque la femme qu’il aime lui fait un chantage comme
Laurie lui inflige. Elle lui lance un ultimatum faussement pudique,
tout en sensualité, enfilant ses bas lascivement dans une scène
mémorable ou elle lui annonce tranquillement qu’elle le quitte si
il refuse de se lancer. Bart se lance mais n’aime pas le nouvel
aspect de sa personnalité. Désormais il est un braqueur et il
n’aime pas l'image que lui renvoie son miroir. Il en vient même à
regretter l’époque ou il n’était qu’un type honnête.
Désormais plus rien ne semble réel pour Bart excepté Laurie.
Laurie devient sa seule réalité, le reste n'est plus qu'un
cauchemar. La réalité devient de plus en plus menaçante pour le
couple de gangsters, pour qui chaque nouveau coup est plus difficile,
et leur popularité plus importante. Plus de risque, plus de danger
et pour Laurie qui développe une véritable dépendance au braquage,
plus d’adrénaline également. Le cauchemar se
matérialise peu a peu pour prendre une importance inquiétante lors
d’un gros coup que Laurie à convaincue Bart de faire avant de fuir
le pays...
Joseph H. Lewis. Utilise
dans ce film les ingrédients que l’on connaît des Films Noirs à
succès. Les icônes du malaise urbain bien sur, la pluie, la nuit,
mais aussi des plans magnifiques et très inventifs. Je pense notamment à la
célèbre scène du braquage de 3 minutes 32 secondes ou une caméra
fixe se situe sur le siège arrière de la voiture de Bart et Laurie
lors d’un braquage. La caméra se tourne juste une fois de quelques
degrés pour montrer Laurie qui assomme un flic sur le trottoir avant
de démarrer en trombe. Suit, juste après le démarrage, un sourire
langoureux et érotique de Laurie enlaçant de son bras les épaules
de Bart. Sourire de satisfaction quasi sexuelle évoquant clairement
sa dépendance à la violence qui découle de leurs activités. Une
scène immanquable. Sans créer de vision décalée novatrice
majeure, Lewis se sert aussi de l’éclairage partiel pour ses
personnages. Demi-éclairage, fumée, lieux exigus. Souvent les
personnages sont dans des lieux presque anormaux. En planque en
forêt, ou dans le wagon sale d’un train à vive allure. Parfois
plusieurs, trois ou quatre, dans le même plan, ajoutant un sentiment
d’étroitesse et d’inquiétude. Gun Crazy n’a pas fini de
passionner les amateurs de "gangsters movies" à l’image travaillée
et au final percutant. Gun Crazy est l'un des nombreux Film Noirs qu’il faut
découvrir impérativement.
Ancienne critique de mon site web Gangsterfamily.com consacré aux films de gangsters, que j'animais début 2000
Ancienne critique de mon site web Gangsterfamily.com consacré aux films de gangsters, que j'animais début 2000
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