lundi 10 avril 2023

L'omniprésence de l'érostisme me gonfle

Avant de justifier mes opinions contestataires je voudrais dire que la vie serait plus belle pour tout le monde si chacun y mettait un petit peu plus du sien lorsqu'il s'agit de côtoyer d'autres êtres humains. Et qu'est-ce que je fous ici sur le net à jouer les blogger en colère ? Eh bien, si je ne vais pas chez Gégé boire une binouze ou un jus d’ananas pour débattre de ce que je trouve de plus en plus horripilant dans ce monde mesdames et messieurs les jurés, seul lieu où je peux jouer le bel esprit ailleurs que dans ma salle de bain, et bien j'aurais laissé Dexter m'inspirer un autre passe-temps qui sait ? Mais je ne te hais point cher inconnu qui met sa musique si fort dans le métro que je reconnais les paroles de la chanson que tu écoutes. Je ne te hais point, je te trouve seulement cruel et abject... Gégé n’arrête pas de me dire que je deviens méchant…. Moi ! Moi qui suis la gentillesse incarnée ! Moi qui ai cessé de déchirer les publicités que je reçois dans ma boite aux lettres en psalmodiant les soi-disant « créateurs » ! Je vous explique :

 L’autre jour, alors que je sortais de chez moi pour aller chez Gégé, j’ai reçu au courrier une publicité. Il s'agissait d'un flyer format A5 papier brillant qui m'apprenait l’ouverture d’un magasin de vêtements pour hordes juvénile, ou plutôt : l'ouverture officielle d'un nouveau stockage de fringues à putes, tout près de chez moi. Juste en dessous du titre était représenté deux nymphettes à la peau lisse et tendue en sous-vêtements. Elles prenaient des poses suggestives et aguicheuses. Celle couchée était en position de la cuillère, tandis que la seconde se cambrait comme dans un film érotique de Tinto Brass.

A l’intérieur de la publicité une fausse blonde de dix-neuf ans en minijupe tenait l’épaule d’un jeune trouduc en survêtement. Son épaule découverte et ses jambes roses la faisait déborder de sensualité. Sa jupe en haut de la cuisse ne pouvait pas être plus courte. Ses talons hauts m’évoquaient davantage les professionnelles du quartier rouge à Amsterdam qu’une jeune pucelle qui oublie sa godasse de verre.

 Tous ces symboles érotiques mon Dieu ! Ça commence sincèrement à m’irriter. Je deviens un gros obsédé, la publicité m’y contraint. C’est la faute de la pub je vous dis.

 Gégé n'était pas d'accord quand je lui ai dit ça. Gégé adore les femmes et il adore les regarder bien sûr. Il était là-derrière son comptoir, tel un capitaine de vaisseau parlant à ses officiers et tout en nettoyant un verre d'un chiffon douteux il a osé me dire que j'étais misogyne !

 Je ne suis pas misogyne pour un sou !  A choisir, je préfère bien entendu la vision d’une paire de jambes épilées de parisienne que les genoux poilus d’un écossais en vacances à Paris. C’est juste l’omniprésence de l’érotisme latent qui me soûle. On n’y échappe pas quoi qu’on fasse bordel. Ou qu’on aille, quoi qu’on regarde, le cul est partout. C’est dans votre boite aux lettres, dans les vitrines, de l’autre côté du trottoir. Partout. J’aimerais ne pas avoir à penser au cul, toutes les cinq minutes, je n'ai besoin de personne pour y penser fréquemment alors merci mais c'est bon quoi !

 Les exemples sont multiples dans la vie de tous les jours. TikTok a démocratisé l’érotisme comme YouPorn le porno il y a 10 ans. Je soupçonne plusieurs comptes TikTok, d’être en réalité des vitrines affichant des prestations d’escort-girls. Sous couvert de quelques secondes de références obscènes et humoristiques que même Jean-Marie Bigard n’aurait pas osé prononcer. On y trouve des gamines aux comportements et aux tenues vestimentaires empruntés au cinéma érotique.

Déjà c’est quoi TikTok me demande Gégé ? TikTok est un réseau social dans lequel vous pouvez ajouter des images, des vidéos et faire de la synchronisation sur les vidéos d'autres personnes depuis votre propre profil ou depuis des comptes publics. Voilà pour la description politiquement correcte je lui dis. Mais objectivement : Nous retrouvons dans ces courtes vidéos tout ce qui était considéré comme de l’érotisme, voire de la pornographie au début des années 2000. Et en plus on se fait espionner parait-il ! Si ça se trouve, de l’autre côté de la planète, il y a un Chinois qui décortique mes abonnements aux vidéos de jeunes coquines qui se trémoussent en petite culotte avec des cheveux bleus. « Tu es abonné à ce genre de conneries » ? Me taquine Gégé. Je lui réponds que j’ai tout effacé depuis peu mais oui… Pas fier de moi je lui réponds que j’ai fait parti de cette catégorie d’individus qui perds son temps devant ces images au lieu de lire un livre. L’érotisme accessible au bout des doigts est aussi addictif qu’une drogue. Omniprésent je vous dis. Mais je me sèvre. J’affirme à Gégé que j’ai réalisé que je me laissais manipuler. Il ne comprend pas bien et moi non plus en fait. Je laisse passer un silence. Puis Gégé me demande si j'ai une petite sœur... Je lui réponds que non. Il ricane comme un gosse. Je regarde autour de moi, je m'aperçois que les autres clients ont désertés le comptoir. Je suis seul face à Gégé.

        Non je n'ai pas de petite sœur et alors ? Lui dis-je.

Il attrape mon verre et me ressert une larmichette d'Arran, un single malt aux arômes de fruits exotiques et de raisin frais. Il prend son verre et trinque avec moi. Il ne me réponds pas. Je bois. Nous contemplons nos verres silencieusement dans une posture mystique et prémonitoire annonçant de futurs débats tout aussi improvisés. J’esquisse un sourire fugitif et je fais tourner mon doigt en l'air. Gégé comprend illico. L'addition s'il vous plaît !

1 commentaire:

  1. Je suis d'accord l'hypersexualisation des jeunes filles sur tik-tok et l'omnipotence des réseaux et des pays qui sont derrière, devrait faire réfléchir !!!!

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